Celle qui peint et celle qui brode

Danielle Jacqui (Roquevaire) et Emily Beer (Paris)
25 juillet au 23 août 2017
Vernissage le mercredi 2 août à 17h

La Galerie des Nanas est fière de présenter le travail de deux artistes singulières de France pour une exposition jumelée inédite au Québec : Danielle Jacqui, la femme qui peint de Roquevaire en Provence et Emily Beer, la femme qui brode, costumière et artiste intuitive, de Paris. De plus La Galerie des Nanas accueille dans ses ateliers, Emily Beer en résidence de création du 25 au 31 juillet.

La rivière (D. Jacqui) et Coeur Voodoo (E. Beer)

Danielle Jacqui, née en 1934, est l’une des figures éminentes de l’art singulier français. Sa maison de Roquevaire, que l’on appelle la «Maison de la femme qui peint», est littéralement recouverte sur deux étages dedans comme dehors d’un travail somptueux. Danielle Jacqui est une femme libre qui refuse de se répéter s’exprimant tantôt par les arts textiles, tantôt par la peinture ou la céramique. Une mosaïque de 35 tonnes vient de faire l’objet d’un don par l’artiste à la ville de Renens en Suisse. La Galerie des Nanas propose douze toiles et autant de dessins de cette artiste. Ce volet de l’exposition est rendu possible grâce à une collaboration avec Polysémie de Marseille.

Emily Beer (se prononce «bear» – comme l’ours…) est une artiste textile intuitive de Paris. Costumière professionnelle, son travail en arts visuels rompt avec cette discipline rigide pour nous proposer un travail d’aiguille libre, coloré, parfois chargé d’émotion. En effet, l’un des sujets de prédilection de Emily est le corps humain et les organes internes. Pour l’exposition de Danville elle nous propose notamment des cœurs tri-dimensionnels d’un grand raffinement. À l’occasion de sa résidence de création à Danville, Emily Beer Se penchera sur le masque et il est possible que cette résidence alimente la prochaine édition du festival Masq’Alors de St-Camille. L’avenir nous le dira. Un vernissage est proposé le 2 août en présence de l’artiste.

La galerie propose en guise de vernissage, un apéro 5 à 7, le mercredi 2 août en présence de l’artiste Emily Beer. Vous pouvez signaler votre présence sur Facebook à l’adresse http://bit.ly/jacquibeer

Téléchargez une image haute résolution de Danielle Jacqui – La rivière : http://bit.ly/jacquinanas

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Le mouvement hors-normes actuel donne sa pleine démesure à la 5BHN de Lyon

Pour Martine Birobent, artiste en résidence de la 5e Biennale Internationale d’Art Hors-Les-Normes de Lyon, les mots-clés pour décrire son séjour de deux mois sont : dense, intense, entraide et solidarité. Les dix jours d’intense activité de la 5BHN, le nombre de participants, de visiteurs, la large palette d’événements et de discussions à laquelle l’édition a convié les amateurs, donnent à croire que non seulement la notion d’art brut est devenue à la mode (ce qui ne nous intéresse pas vraiment), mais surtout que celle d’art hors-normes est un mouvement. C’est du moins le sentiment de la Galerie des Nanas : les arts hors-normes sont pour nous une contre-culture qui émerge comme contre-poids face à la perte d’ancrages populaires, la spéculation financière et le star-system qui caractérisent trop souvent les arts actuels.

(voir notre galerie d’images de la 5BHN)

Un petit film de Jean François Gleyze

Sylvie Kyral, Hélène Lagnieu et Martine Birobent

Pour la petite histoire, c’est Jean Dubuffet qui a suggéré le terme d’art hors-normes pour ouvrir la catégorie patrimoniale de l’art brut à un ensemble de pratiques autodidactes atypiques n’étant pas strictement l’expression de non-artistes atteints de troubles mentaux, de développement ou de handicaps. L’architecte Alain Bourbonnais a adopté ce concept pour cadrer la mission de l’Atelier Jacob, sa galerie parisienne (à la fin des années 1950) et plus tard de son musée de La Fabuloserie, lieu toujours incontournable qui lui survit.

Depuis quelques années, les arts bruts entrent dans les musées (notamment au MoMA et au LAM (Lille Métropole Musée d’art moderne, d’art contemporain et d’art brut)), les oeuvres des artistes phares de cette vaste esthétique se transigent de plus en plus à la frontière, sinon au dessus de la centaine de milliers d’Euros : Adolf Wölfli, August Walla, Henry Darger, Bill Trayor ou Martin Ramirez. Lors de notre voyage nous nous sommes arrêtés à la Halle Saint-Pierre à Paris où le magazine Raw Vision tient une exposition rétrospective pour fêter ses 25 ans d’existence et où sont présentées les oeuvres des grands noms de l’art brut. Il faut lire le texte de Laurent Danchin « Art outsider : la fin d’un mythe? », préparé pour le catalogue de cette exposition, qui explique avec force et exemples, la distinction qui prévaut entre « Art savant » et « Art brut ».

Mais trêve de présentation et revenons à notre expérience de la 5BHN. Tout d’abord, il faut souligner le fait que la BHN est certainement l’événement ponctuel le plus riche en découvertes et en échanges autour des arts hors-normes. Si la Outsider Art Fair de New-York et bientôt Paris, ou encore la foire Metro Show de New-York proposent des ateliers-discussions et surtout une offre de haut niveau pour les acquéreurs, aucune ne possède l’ancrage populaire, l’ouverture et la philosophie qui en font de véritables lieux d’échange, de réflexion et de découvertes, comme le fait la BHN. La BHN est ouverte sur 10 jours et les artistes y sont largement présents pour effectuer la médiation qui s’impose auprès des nouveaux publics. Plusieurs lieux Lyonnais sont labellisés et mis à contribution pour l’événement, en tout 27, dont les universités Lyon 2 et Lyon 3, les Mairies du 3e et du 8e arrondissement, le Musée des moulages et diverses galeries privées.

Surtout, la BHN repose essentiellement sur l’engagement bénévole de quatre artistes hors-normes Lyonnais, qui portent littéralement l’événement sur leurs épaules et mobilisent à leur tour plus de 200 autres artistes : Guy Dallevet, Loren, Jean-François Rieux et Mélanie Stoll sont des amours et notre fabuleuse expérience leur doit tout.

La Galerie des Nanas a été choisie dans la sélection officielle présentée à Lyon 2 et nous avons fait le déplacement non-seulement pour Martine Birobent, mais aussi pour présenter le travail de Anick Langelier et Jacinthe Loranger. Jacinthe s’est jointe à nous pour la soirée du vernissage, avant de se rendre en visite à la Biennale de Venise, qui présente cette année une sélection d’art brut.

Nous osons affirmer que l’art hors-normes est devenu un mouvement parce que de nombreux facteurs quantitatifs et qualitatifs à cet effet étaient notables lors de la 5BHN. Tout d’abord une grande solidarité s’est vite développée entre les artistes, le public et les participants : nous n’oublierons pas de sitôt les filles du deuxième étage : Hélène Lagnieu, Odette Picaud, Christine Béglet (qui déjà est représentée par la galerie), Sophie Herniou, Sylvie Kyral. Nous avons adoré notre rencontre avec Claire Chamoro, Éric Demelis, Maina, Marco, Sophie Ruttimann, Tidru, Sophie Noël, Joël Crespin, Mariette, Eric Martin, Nathaly Hertwig-Gillet, Marie Auger, Véronique Dominici et Sabrina Gruss. Nous sommes en amour avec le travail de Catherine Ursin, Charlotte Rondard et Evelyne Postic et rêvons de les voir en résidence chez nous le plus vite possible! Nous souhaitons aussi souligner le travail de réflexion et de recherche qui nous fut donné d’apprécier de la part de Jean-Michel Chesné (on a bel et bien acheté le Gazogène qui porte sur les lieux fabuleux disparus), Baptiste Brun et Déborah Couette. Merci à Papy Art pour l’affiche originale! Plein de bises à Fatima, Jo, Remy, Marianne Tisserand, Lili Cukier et la cohorte de généreux bénévoles. Bonjour à Élodie et Mgx, Louis Chabaud et Paulette, Babart. Cher Bernard Pilorge, plein de bises pour tes magnifiques photos et ta disponibilité.

Cette idée de mouvement s’appuie sur une grande solidarité artistique, mais aussi sur une grande solidarité humaine, sur de l’entraide, sur de nombreux lieux associés à l’événement, sur des repas et du Côtes-du-Rhône partagés ensemble. Les artistes de la BHN ont concrétisé de nombreux échanges d’oeuvres entre eux, entre elles devrait-on dire, puisque à l’instar du choix que la Galerie des Nanas a fait en priorisant le travail des femmes, cette solidarité entre femmes artistes du mouvement hors-normes actuel s’est manifestement fait sentir à la 5BHN. Autre élément non-négligeable, les ventes réalisées à la BHN se chiffrent au delà de nos espoirs. Cet art, dont les prix à l’entrée seront toujours assez raisonnables, permet une renaissance des ventes d’oeuvres originales et le public a bien répondu.

Non seulement étions-nous à la 5BHN, mais Martine Birobent participait aussi à l’exposition collective «Jardins secrets» de la magnifique galerie Le coeur au ventre, nouveau lieu exceptionnel qui concoure admirablement bien à ancrer cette idée de mouvement. Nous y avons rencontré les artistes Petra Schawnse, Jakeline, Isabelle Jarousse, Cynthia Chazal, Rodolphe Bessey, Denis Stroff et le magnifique couple que forment Chong Ran Park et Francis Marshall. Les jeunes mariés Ludo Oster et Marion Hanna, propriétaires de la galerie, sont des collectionneurs hors de l’ordinaire, des phares lumineux à l’instar de Loren, Guy, Jean-François et Mélanie.

Nous sommes complètement ravis de pouvoir annoncer la venue en résidence de Marion Hanna, dite Lucrèce, à la Galerie des Nanas et juillet 2014, car c’est aussi une artiste fabuleuse. Elle exposera chez nous en août 2014. Elle participera de plus à notre projet de la vitrine de Noël 2013 à La Centrale-Powerhouse à Montréal, avec l’une de ses superbes boites votives. Nous pouvons aussi annoncer que la galerie Le coeur au ventre représente désormais le travail de Martine Birobent en France.

Pour terminer, les efforts et le soutien de Marie-Laure Galland (la maman de l’artiste Robin Comte) et de Nicole Reimann nous permettent d’annoncer la tenue d’une exposition monographique de l’artiste Anick Langelier à l’automne 2014 à l’Espace 34 de Genève, ainsi que l’accueil en résidence de Martine Birobent à la Biennale Out of the Box, aussi à Genève, pour son édition 2015. D’autres retombées de notre participation à la 5BHN sont à prévoir et nous vous en tiendrons informés.

Une brève exposition de nos acquisitions réalisées à la 5BHN sera présentée le premier weekend de novembre, en marge de l’événement «Ma première expo».

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Chelkowska l’indicible

Nouvelle artiste professionnelle au dessin raffiné et à la démarche passionnée, établie à Sherbrooke, Joanna Chelkowska a choisi La Galerie des Nanas pour présenter son nouveau corpus de travail. Trois séries de dessins et de collages au rendu méticuleux, néanmoins marqués par la difficile quête d’équilibre entre l’individu et sa place dans le grand univers. La répétition, un trait commun chez les artistes outsiders, est pour Joanna, un refuge salvateur, sinon essentiel.

Un vernissage ouvert au public aura lieu le samedi 6 avril à 14h en présence de l’artiste.

Le samedi 20 avril à 14h, Joanna Chelkowska donnera une présentation de sa démarche, destinée cette fois au milieu professionnel (pour réservation suivre ce lien http://www.eventbrite.ca/event/5880317187).

L’exposition se poursuivra jusqu’au dimanche 12 mai.

À titre d’artiste en résidence, Joanna Chelkowska a bénéficié d’échanges avec la galerie tout au long de l’hiver 2012-2013. En mars, elle a eu accès au lieu de l’exposition pour y parfaire sa mise en scène et son accrochage. Les œuvres sur papier présentées à La Galerie des Nanas sont constituées des séries L’indicible, Same same et Fictions. Elles se sont développées simultanément et de ce fait sont intimement liées. L’idée initiale était d’explorer la répétition, de mettre en dialogue l’idée d’un original et de sa copie, qui se déploie dans un langage abstrait pour la série L’indicible, figuratif dans Same same et sous forme de collages dans Fictions.

Profil de Joanna Chelkowska sur Zone-Art : http://www.zone-art.ca/l%E2%80%99indicible

Joanna Chelkowska - Androgène

Joanna Chelkowska – Androgène

 

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