La Biennale Out Of The Box, point de départ de deux mois d’immersion

L’invitation de Nicole Reimann de la fondation Cap Loisirs et de l’espace34 de Genève, fut une chance inespérée. Tant pour Martine Birobent, que pour La Galerie des Nanas, la participation à la seconde édition de la Biennale Out Of The Box (OOTB) nous a permis de développer notre réflexion sur la place des arts intuitifs, cette fois en relation avec la notion d’arts inclusifs. Rappelons que l’idée centrale qui soutient cette conception de l’expression artistique est de contrer la ségrégation ou l’établissement de hiérarchies fondées sur la présence de handicaps ou l’absence de formation académique. Si nous nous entendons pour dire que tout art n’est pas de force égale, OOTB a permis de rétablir quelque peu une forme d’équilibre entre les arts actuels officiels et diverses propositions dont la charge est nettement plus ancrée dans les vécus et moins dans les concepts. En cela, OOTB a permis de soulever d’excellentes questions et de bousculer les préjugés.

L’un de ces préjugés tenace est celui qui a pour effet de maintenir un cloisonnement entre le travail des handicapés et celui des artistes professionnels. Les deux volets arts visuels de la biennale se sont résolument attaqués à ce tabou. Pour l’événement Dix sur Dix, présenté au Commun (BAC), la commissaire Teresa Maranzano a forcé la porte d’un lieu officiel et commandé le regard de commissaires professionnels dans le but de présenter le travail de dix artistes atteints de légères déficiences intellectuelles. Pour sa part, la commissaire Nicole Reimann a choisi d’inviter la fondatrice de la Galerie des Nanas, afin de questionner la place même d’une artiste professionnelle autodidacte au milieu d’une manifestation faussement perçue comme étant réservée aux handicapés. Cette transgression a fait mouche envers et contre tout, dans la mesure ou le travail de Martine, traversé de part en part par les questions liées au handicap et la marginalité, a obtenu de très fortes réactions chez les publics handicapés mêmes. Un article éloquent de la Tribune de Genève en faisant foi. Contre cette volonté de maintenir les arts sous l’égide de chapelles dogmatiques, la Biennale Out of The Box vient d’affirmer sa voix.

Les Cévennes et Lyon
Pour Martine Birobent qui était ainsi artiste invitée en résidence à OOTB, il aura fallu préparer son exposition et la formation qu’elle devait animer à Genève par une période de retraite et d’introspection. Pour Martine qui se demande encore pourquoi le choix s’était porté sur elle, dans quelle mesure son œuvre est valable ou non, cette retraite a permis de prendre de l’assurance, de vérifier une fois de plus que sa motivation et sa maîtrise poursuivaient leur croissance. Les artistes doutent parfois. Un entretien avec Martine, publié juste avant sa participation à OOTB est publié dans notre section blogue.

Il ont soutenu la résidence de Martine qui tient à leur témoigner sa plus grande gratitude : Didier et Philippe, Any et Lulu. Christine Béglet. Pépère le chien et Casanova le chat. Sur la route vers Genève nous nous sommes arrêtés rapidement à Lyon pour y déjeuner avec Loren de la BHN et de la galerie Larage, Marion et Ludo Oster de la galerie Coeur au ventre. Bises.

Genève, Gruyère et Revereulaz
Le vernissage de l’exposition «Motus et bouche cousue» a accueilli une bonne centaine de visiteurs. De ce nombre, il faut souligner la présence de Sami Kanaan, maire sortant et responsable de la culture et des sports de Genève. Grand merci à Virginie Keller, cheffe du service culturel, pour laquelle les efforts en direction de projets atypiques est une véritable passion. Surtout, mille mercis à Nicole, Nadja et Richard Reimann. Nos amitiés à Ursina Ramondetto, Marcio et Joe, Leïla Karbal-Durand, Christian Châtelain, Uma Arnese, Josiane Guilloud-Cavat, dont l’apport au projet fut déterminant. Enfin, des bises à Marie-Laure Galland,  Christine Delezenne, Natacha Jaquerod et le groupe du café du quartier Eaux-Vives du samedi. Nicole et Richard nous aurons en plus baladé au Musée HR Giger de Gruyère et à la maison de campagne à Revereulaz dans les Alpes. Et si jamais vous êtes à Genève, il faut vous baigner aux Bains de Paquis à 14°C, c’est trop cool…

Lille et Wannehain
Une semaine après le vernissage de Genève, Patrick et Chantal du Poulailler de Wannehain, nous attendaient pour la seconde expos de Martine dans le cadre du voyage. Une vielle ferme littéralement paradisiaque, à la frontière de la Belgique, Le Poulailler recevait 80 invités pour une fabuleuse soirée sous les étoiles. Plein de bises à Laura Gourmel (ça y est tes dessins sont à la galerie…), Alice et Sarah Genty, Bernard Verquère (pour ses magnifiques bagues), Anne-Laure Vandeville, Charlotte et Lionel de Haussy.

Paris
Une visite s’imposait à l’incontournable Halle Saint-Pierre pour l’exposition les Cahiers dessinés en compagnie de Christine Béglet. Nous saluons Pascal Hecker toujours au poste, dans sa magnifique librairie. C’est ici que se terminait le voyage de Martine, mais quant à moi, François Vertadier de la galerie Polysémie de Marseille m’attendait dès le lundi matin pour accrocher notre exposition co-produite présentant le travail de Raâk et Anick Langelier. Milles mercis à François, son épouse Christine, Anna Poulin et Raâk. Raâk, tu es une femme inspirante et ta présence à nos côtés fut indispensable au succès de cette opération. Merci aussi pour m’avoir fait connaître le travail de Sophie Orlicki.

Le galeriste montréalais Robert Poulin et sa conjointe Diane nous ont fait le plaisir de leur visite; ma collègue des mondes numériques Josée Plamondon et son chum Christian Aubry sont passés et ont emporté un peu de Raâk avec eux. Enfin, ce fut super agréable de revoir les amis Thais de Roquemaurel, Damien Iozzia, les artistes Emily Beer, Rétine Sauvage (Isabella Ortiz, Anne Langérôme, Laurence Bonnet, Kasia Zaro, le copain de Élodie Hurel). Mes amis de la musique Marie-José Sallaber et Gilles Castagnac sont aussi venus, tout comme Iléana Cornea qui s’avère un soutien indéfectible du travail de Anick Langelier. La visite parisienne fut aussi l’occasion de découvrir le travail des grandes Carol Rama et Ursula Schultze-Bluhm, de rencontrer Anne Van Der Linden. Finalement merci à la belle Marion Yonyon qui est la gardienne du précieux range-meubles de Paris, à Delphine, et surtout des bises tout plein à mes amis de toujours Cécile Blériot et Jean-No Bigotti. Comme ce fut une joie de vous revoir.

Post-Scriptum… Sur le boulevard de Sébastopol, l’homme au volant de son scooter avait le visage aussi noir que son casque. Si l’on n’ouvre pas le journal, ce n’est pas le terrorisme qui effraie, mais tout autour dans les rues de Paris, la survie et la pauvreté. Elle avait autour de 19 ans et mendiait avec son bébé dans un bouchon sur l’autoroute A1. Beaucoup de verre brisé. Des vitrines de Franprix, mais surtout des bouteilles d’alcool, dans les rues. Ils étaient trois. Assez bien mis, installés sur des sacs de couchage rouges des services sanitaires de la Ville, ils campaient face au Canal St-Martin, en attendant… En sortant du bassin de la piscine Pontoise, on passe sur le boulevard St-Germain acheter une salade de poulpes grillés chez la cuisinière grecque du traiteur Le Pirée et on oublie que la Grèce est au bord du précipice.

4 commentaires @ “La Biennale Out Of The Box, point de départ de deux mois d’immersion”

  1. caro 27 juillet 2015 @ 07:19 #

    bonjour , je vous envoie mon site fossilisé avec anciennes peintures mais j’aimerai vous montrer beaucoup d’autres choses ; je cherche à exposer , je cherche à faire sortir mes travaux qui dorment dans ma cave !!!
    comment faire ?
    j’habite dans le lot et je vis seule chez moi .
    je suis triste que tout reste caché .
    est-ce que vous pouvez m’aider ?
    merci beaucoup
    linda

  2. Reimann 22 septembre 2015 @ 17:41 #

    Ce fut des moments inoubliables en votre compagnie. Et Martine est une artiste fantastique !!!
    On vous aime…
    Nicole,Nadja,Richard…
    A Cap Loisirs votre passage a été un grand moment
    un workshop inoubliable !!!
    Le personnage birobentesque est au centre d’une grande composition murale de notre prochaine exposition « la chambre des merveilles ».Je vous envoie le texte à ce propos de Karine Tissot.
    Bises
    Nicole Reimann

  3. JNo Bigotti 20 octobre 2015 @ 11:31 #

    Mazette
    Mais quand vous venez de ce côté-ci de la grande flaque, vous dévorez l’espace, le temps et les spécialités locales !
    C’est bien cool de voir toutes les rencontres magnifiques que vous avez fait. Et les avancées dans l’Art encore et toujours !
    De grosses bises
    JN

Laisser un commentaire @

Google+